Mercredi le 6 juillet.
Valdez, Jour 2. 64 km.
Il y a toujours des moments
plus tranquilles et sans grand intérêt dans un voyage de longue
durée. Ce matin c'était le cas avec un programme de buanderie,
d'épicerie, de plein d'essence et d'Internet. Heureusement, la pluie
semble se calmer et le ciel a l'air de vouloir se dégager un peu ce
qui augure bien pour cet après-midi.
Vers 12h nous en avons
terminé avec les obligations et allons luncher sur le bord d'une
petite rivière à l'extrémité de la ville. Nous marchons ensuite
dans le sentier qui borde la rivière et qui nous amène jusqu'à la
grande baie de Valdez. Juste en face de nous on aperçoit le grand
terminal pétrolier. Et partout sur la baie, des bateaux de pêche
étendent ou lèvent leurs filets maillants pour attraper leur part
des millions de saumons qui viennent frayer dans les rivières
avoisinantes.
Après notre randonnée,
nous allons acheter du saumon frais au port, chez Peter Pan, le seul
poissonnier de Valdez. Ils ont de tout, principalement congelé
cependant. On a déjà des pétoncles, qui sont d'ailleurs bien
meilleur marché ici qu'à Seward mais on s'achète des coquillages
Razor Clams en plus du saumon. Cela nous fera de bons repas en
provenance de la mer au cours des prochains jours.
Nous quittons Valdez et
allons visiter le site de l'ancienne ville tout au fond de la baie.
Cela nous laisse songeurs d'être sur place alors qu'on a vu les
films sur le tremblement de terre, le tsunami et le déménagement
juste hier. La végétation s'est bien installée en cinquante ans
mais la rue principale est encore là et de chaque côté se trouvent
des petites pancartes qui indiquent quelle maison ou quel commerce
était situé à cet endroit.
Le température s'améliore
encore. On voit de mieux en mieux les montagnes qui bordent la baie.
On devine presque leur sommet enneigé. Cela aurait été dommage
de venir à Valdez et ne rien voir de son environnement si joli.
Il est 15 heures quand nous
allons de l'autre côté de la baie, en face de Valdez, à la
pisciculture de Salomon Creek. Elle est situé juste sur le bord de
la baie, à côté d'une petite rivière issue d'une chute située à
moins de deux cents mètres de là. La rivière serait sans intérêt
pour les saumons s'ils n'avaient été élevé dans cette
pisciculture alimentée par l'eau de la rivière. Donc,
annuellement, ce sont des milliers de saumons qui viennent frayer
dans leur rivière et qui remontent une échelle à poisson jusqu'à
la pisciculture où on extrait les œufs et la semence à raison de
250 millions d'oeufs par an. On y fertilise les œufs avec un succès
bien plus grand qu'en nature et on élève les alevins et tacons
jusqu'à la dévalaison en mer un an plus tard. Cela assure un
retour d'environ 15 millions de saumon dans la baie annuellement
pour un apport économique de 80 millions de dollars. Facile de
justifier la pisciculture dans ces conditions et avec ces résultats
impressionnants.
Nous nous amusons durant
presqu'une heure à regarder les otaries et les phoques se gaver de
saumon à l'entrée de la rivière ainsi que les pêcheurs en
attraper un peu plus loin. Le succès a l'air assez bon car on voit
plusieurs pêcheurs sortir des poissons et certains en ramènent
plusieurs à l'auto. Avoir su, on aurait acheté notre permis de
pêche d'un jour mais il est trop tard maintenant. On a déjà bien
du plaisir à voir les gens les attraper.
Vers 16h, nous allons voir
le glacier Valdez qui alimente la rivière du même nom. Celle qui
arrive au fond de la baie. Nous stationnons près du lac alimenté
par le glacier et d'où part la rivière Valdez. Le lac est couvert
de petits icebergs. Tout au fond, vers la gauche on voit bien le
pied du glacier où naissent ces icebergs mais pour voir le glacier
sur une bonne longueur, il faut se rendre au pied du glacier en
kayak. On va s'en passer assez facilement car juste à côté, il y
a de la machinerie qui mène un train d'enfer. Pas très bucolique!
Nous sommes de retour au
camping peu avant 17h. C'est le tour de quelques autres tâches :
remplir le réservoir d'eau potable, vider celui d'eau grise et
prendre une bonne douche à l'eau plus fraîche que tiède. Il n'y
aura certainement pas d'abus dans l'eau chaude et la durée des
douches au camping municipal. C'est pour cela qu'elles sont
gratuites, on suppose.
Ensuite, c'est la lecture
pour Hélène et la guitare pour moi, jusqu'à ce que les moustiques
me forcent à rentrer tellement ils sont voraces. La pluie va
reprendre je crois.
Pendant qu'Hélène fait le
souper, on a un petit accident. Notre grande porte coulissante de
côté est dotée d'une porte-moustiquaire faite par Safari-Condo.
C'est très pratique et on s'en sert énormément car cela nous
permet d'avoir de l'air sans avoir les moustiques quand on laisse la
porte coulissante ouverte. Mais soudainement, la fermeture éclair
de la porte moustiquaire déraille. Je m'évertue durant presque 45
minutes à essayer de la réparer, rien n'y fait. Pourtant j'ai
souvent réparé des fermetures éclair de tente. Mais là, je dois
baisser les bras. Il faudra faire réparer par un professionnel.
C'est plate car en
attendant, on a le choix de laisser la porte ouverte et de jouer à
la chasse aux moustiques durant une heure avant de se coucher ou
encore de fermer la porte coulissante à chaque fois qu'on entre ou
qu'on sort, ce qui n'empêchera pas d'avoir à chasser les bestioles
avant de se coucher de tout manière. Enfin, il y a pire comme
problème!
Notre souper de saumon frais
est délicieux! Nous faisons la vaisselle vers 20h puis c'est
l'heure des photos, du blogue et de la lecture. On se couchera tôt
car demain nous avons une grosse journée de route au programme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire