Mardi le 12 juillet. De
Kluane NP à Haines, Alaska. 277 km.
Il a plu un peu toute la
nuit mais ce matin notre journée débute avec un beau ciel
ensoleillé. La montagne que l'on a visité hier est bien éclairée.
Nous partons après un bon
petit déjeuner. Nous roulons vers Haine à vitesse moyenne car le
paysage est vraiment beau! Différent de ce qu'on a vu ailleurs. De
hautes montagnes enneigées, des glaciers suspendus, de larges
vallées glacières encadrées de moraine. Nous arrêtons à divers
endroits pour admirer le paysage toujours changeant. Vraiment joli!
Nous quittons le Yukon pour
de bon avec un petit pincement au cœur car nous avons adoré le
Yukon tant pour ses paysages et sa grande nature, que pour les gens
accueillants, l'utilisation du français écrit dans les lieux
publics, les beaux petits campings à bon prix avec bois fourni, etc.
Nous sommes maintenant de
retour en Colombie-Britannique pour quelques dizaines de kilomètres,
essentiellement dans le Parc provincial Tatshenshini-Alsek qui nous
en met plein la vue. Ce parc est adjacent au Parc national de Kluane
et avec le Parc national Wrangell-St-Elias fait partie de ce
territoire du Patrimoine naturel de l'UNESCO dont je parlais
récemment.
Le passage aux douanes se fait en quelques minutes, notre cinquième depuis le départ. Nous arrivons à Haines et dès l'entrée de la petite localité, nous repérons une buanderie avec douches. Nous y faisons un arrêt d'une heure qui inclut lessive, douches et lunch.
Nous allons ensuite visiter la partie de la ville que l'on appelle Fort-Seward, une ancienne ville militaire maintenant fusionnée et gentrifiée. Les vieux bâtiments sont jolis avec vue sur la mer et les montagnes. Pas piqué des vers.
Nous poursuivons notre visite en roulant sur le bord de la baie puis revenons au centre de la petite ville pour faire quelques courses alimentaires et aller au Centre des visiteurs. Nous y sommes vraiment bien accueillis et on nous donne la permission d'utiliser leur boyau pour faire le plein d'eau.
Nous allons ensuite à Mud Bay pour essayer d'acheter du poissson frais à l'ancienne conserverie maintenant une usine de transformation et de congélation. On a bien essayé d'en trouver du frais en ville, mais tant à l'épicerie que chez un marchand de poissons, il n'y a que du Fresh Frozen qui selon eux est bien meilleur...
Nous sommes chanceux car malgré le fait qu'il n'y ait plus de poisson frais, ils ont des huitres fraiches ainsi que du saumon fumé à froid non congelé. Vendu! Ce soir notre souper sera composé d'une entrée d'huitres et d'une salade au saumon fumé et aux artichauts.
Ensuite nous allons un peu plus loin, au Parc d'État Chilkat où il y a un petit camping. Ce dernier est bien ordinaire mais le panorama devant l'accès à la baie est spectaculaire. Un glacier suspendu donne naissance à une large chute qui tombe de plusieurs centaines de mètres avant que l'eau n'aille se jeter dans la baie. Cela semble irréel, digne d'une animation pour un film comme Avatar ou Le seigneur des anneaux. Impressionnant!
Retour à la ville où nous faisons le plein puis en route vers le Parc d'État Chilkoot de l'autre côté de la ville en suivant la baie. Nous arrêtons au terminus des traversiers pour prendre les renseignements nécessaires à notre embarquement d'après-demain et aussi pour voir si on nous remet des billets pour l'ensemble de nos six trajets qui auront lieu entre le 14 juillet et le 6 août. Tout est beau et le préposé fait seulement imprimer nos confirmations au cas où il y aurait une panne de système, fréquentes semble-t-il.
Nous poursuivons jusqu'au fond de la baie où se jette la petite rivière Chilkoot qui est la décharge du lac Chilkoot. Nous suivons la rivière sur toute sa longueur soit environ trois kilomètres. Nous sommes attentifs car c'est bien connu que les ours viennent le long de ce cours d'eau pour y pêcher le saumon. Pas de chance, on ne voit que des pygargues à tête blanche...
Nous nous installons dans un site extraordinaire au camping. Par une chance inouïe nous héritons du site de gens qui avaient mal inscrit leur carte d'enregistrement. Tant mieux pour nous! Le site est situé juste en bordure du lac avec une vue à couper le souffle sur les montagnes.
Nous flânons un peu puis allons prendre une marche sur la route qui longe la rivière au cas où des ours viendraient pêcher. Sans succès. Mais c'est tout de même intéressant de voir de près la barrière de comptage à saumon installée ici par les gestionnaires de la pêche.
Nous revenons au camping et avant de nous faire à souper, on s'installe dans nos chaises tournées vers le lac pour chanter quelques tounes québécoises avec l'accompagnement de la guitare. Vient ensuite le souper. Les huitres sont charnues voire dodues et un peu plus salées que celles achetées à Homer. Plusieurs ont les gonades bien développées ce qui donne une texture un peu particulière qu'Hélène apprécie moins. C'est tout de même très bon! Et le saumon fumé à froid a conservé sa texture moelleuse, juste comme on aime. Bref, nous nous sommes bien régalés!
Après la vaisselle, nous retournons prendre une marche jusqu'à la barrière de comptage. Nous sommes prudents, aux aguets. Et j'ai toujours ma bonbonne de poivre de Cayenne avec moi bien entendu. Mais toujours pas d'ours. Nous verrons demain!
Nous revenons vers 20h30 au VR. C'est l'heure du blogue et des photos pour moi. Hélène lit son roman à la table de pique-nique près de la rive en regardant sauter les poissons sur lac calme et sans ride. Le jour tombe plus rapidement qu'il y a quelques jours. En plus d,être plus au sud, les jours rapetissent de 4 minutes quotidiennement. Nous sommes descendus sous la latitude 60 degrés aujourd'hui, la même latitude que le point le plus septentrional du Québec.
Nous nous couchons vers 22h avec nos livres respectifs. Belle journée de route!
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