Seward, Jour 2

Samedi le 2 juillet. Seward, Jour 2. Environ 125 km.

La journée a commencé tôt! Trop tôt! À trois heures du matin, des étudiants engagés par la municipalité sont venus nous dire de quitter notre beau site tranquille et de nous rendre derrière l'école primaire où ils ont ouvert un camping temporaire pour la longue fin de semaine. Rien à faire, il faut partir...C'est la première fois qu'on se fait déloger la nuit en cinq ans.

Trente minutes plus tard, nous voici rendus à l'école et installés pour le reste de la nuit. Mais le sommeil tarde à revenir...Surtout pour Hélène.

Mais heureusement, tout le reste de la journée fut extraordinaire! C'est notre jour de croisière dans le Parc national Kenai Fjords. Un gros investissement dont nous espérons profiter. Nous allons déjeuner au port et embarquons à 9h30 sur un catamaran qui peut contenir 180 passagers. Nous sommes 138 aujourd'hui et d'après le guide naturaliste, c'est juste le bon nombre pour ne pas de marcher sur les pieds. Nous partons à 10h tel que prévu pour cette croisière d'une durée 7h30. La température est sublime, aussi belle qu'hier. Une rareté au risque de me répéter. Quelle chance nous avons! Mais il fera froid sur la mer et nous sommes prêts : doudoune de duvet, polar épais, veste imperméable, tuque et gants. Et nous nous sommes félicités de notre habillement car bien des gens ne sont restés dehors que quelques minutes au cours de la journée. Pas mal moins excitant même si on voyait tout de même relativement bien de l'intérieur.

Juste avant de partir, je me dis que le nirvana pour l'observation faunique serait de voir des loutres de mer et des orques ainsi que des macareux. Ça commence bien, on passe à côté de deux belles loutres de mer juste à la sortie de la marina. Wow! Par la suite au cours de la journée nous voyons : pygargues à tête blanche, deux espèces de macareux, deux espèces de guillemots, une quinzaine de rorqual à bosses dont certains s'alimentent tout près de nous en faisant des barrières de bulles pour encercler le crill, des phoques et des otaries de Steller, d'autres loutres de mer, un dizaine au total, et, -roulement de tambour- une famille d'orques qui restent près de nous durant presque 30 minutes! Nos premiers à vie, tout comme les loutres de mer d'ailleurs! Pas étonnant car c'est très rare. Le guide nous indique qu'ils en voient moins d'une fois sur cinq.

Une orque!

L'observation de la faune est très importante dans ce tour de bateau mais les animaux doivent se partager la vedette avec les glaciers. Tout d'abord le glacier Holgate puis le glacier Aialik. Ces deux mastodontes même s'ils ont reculé de près de 20 km depuis 100 ans, restent encore aujourd'hui des géants de glace tout à fait impressionnant. La glace avance d'environ 30 cm par jour et des blocs de glace tombent sans cesse dans la mer en produisant d'énormes vagues. C'est pour cela que notre bateau reste à une distance sécuritaire. Au cas où un iceberg de bonne taille tomberait en produisant une vague de 10m de hauteur... On entend sans cesse des craquements qui font parfois penser à des coups de tonnerre. Et au moins à toutes les cinq minutes, il y a des blocs qui tombent à l'eau pour le bénéfice des voyeurs que nous sommes. Stupéfiant! Les deux glaciers sont magnifique mais l'Ailalik impressionnent encore plus par son gigantisme. On comprend mieux comment les glaciers ont pu façonner le paysage en sculptant dans la roche pour nous donner nos magnifiques vallées glacières au Québec. Ici c'est encore d'actualité!

Nous revenons au quai à 17h30 comme prévu. Enchantés de notre journée et c'est bien peu dire. Le nirvana côté faune et glace! Nous nous pinçons pour nous assurer qu'on ne rêve pas! Wow! 

Macareux

Nous allons de suite nous installer derrière l'école primaire mais en arrêtant à deux reprises. D'abord pour le plein d'essence et ensuite à un camion qui vend des fruits de mer sur le bord de la route. Nous jasons avec le commerçant et nous nous laissons convaincre d'acheter un paquet de pétoncle de l'île Kodiak. Des pétoncles «dry» selon lui, c'est à dire que contrairement à la majorité des pétoncles pêchées aux USA, ceux-ci n'ont pas été extrait du fond de mer avec des pompes et n'ont pas trempé des heures durant dans l'eau salée tout en absorbant une bonne quantité dans leur cher. Pour cette raison, les «dry» contiendraient 40% moins d'eau et ce serait les meilleurs pétoncles au monde. Ce sera à vérifier au cours des prochains jours. Nous lui avons dit que la compétition était forte avec les gros pétoncles frais qu'on a mangé à Terre-Neuve il y a deux ans déjà (voir notre blogue à ce sujet).

Nous nous asseyons dehors pour profiter du soleil qui doit se cacher pour quelques jours à partir de demain. Lecture et guitare. Puis Hélène nous prépare un souper léger car on avait un gros repas ce midi et un dessert respectable vers 16h. Elle nous fait une omelette avec les oeufs à coquille bleue achetés à Homer il y a quelques jours. Accompagné d'asperges fraîches c'était délicieux!

Le ménage des photos prend un certain temps ce soir. Je ne conserve que 60 de 170 photos prises aujourd'hui. J'en ai pris plus qu'à l'habitude sous l'effet de l'excitation. Et ma pile m'a lâché sur le retour juste après le dernier spectacle de rorqual à bosse avec des bulles. 

Nous nous couchons vers 22h, fatigués de notre journée et aussi de sommeil interrompu la nuit dernière. Cette nuit cela devrait aller mieux si les voisins qui viennent de planter leur tente derrière nous ne font pas trop de bruit. Ils sont arrivés avec deux jeunes enfants et deux chiots d'environ deux mois. Jamais vu ça en camping! Faut le faire! On va utiliser les bouchons pour les oreilles c'est certain! Et alors on pourra rêver à nos orques, nos glaciers.. nos loutres...nos macareux....nos rorquals.....nos........Zzzz Zzzz Zzzz