Dimanche le 26 juin. De
Anchorage à Whittier. 140 km.
Nous partons du camping vers
9h30 après avoir déjeuner, passé par la station de vidange et fait
quelques appels et recherches via Internet. Nous arrêtons chez REI
pour aller acheter 2-3 bricoles et ensuite nous voici en route vers
le sud, en direction de la péninsule Kenai.
À une quinzaine de
kilomètres nous arrêtons au Potter's Marsh, un marais créé par
inadvertance lors de la construction de la voie ferrée. Il est
maintenant aménagé pour l'observation d'oiseaux mais on peut y voir
des ours, orignaux et saumons. Parlant d'ours, nous avons eu la
visite d'un ours noir à deux reprises dans le camping hier soir.
Juste en face de nous où campaient des enfants. L'ours semblait
plutôt insistant et habitué aux humains ce qui fait que la petite
famille a déménagé. Il y aurait entre 30 et 60 ours qui vivent en
périphérie d'Anchorage. Et des dizaines d'orignaux.
Revenons au Marais Potter.
Nous nous promenons sur la passerelle de bois en essayant de voir des
oiseaux qu'on ne voit pas souvent dans l'Est. Mais ce n'est pas la
haute saison. On voit des grands chevaliers à pattes jaunes, des
sternes, des mésanges, quelques sarcelles à ailes vertes et un
pygargue à tête blanche qui niche à proximité. Un peu plus loin,
de gros saumons King sont entrés dans le marais en passant par les
ponceaux sous l'autoroute. Il y en a une quinzaine. Comme les beaux
gros mâles tout rouge sont jolis!
Nous reprenons la route qui
passe tout le long du bras de mer Turnagain Arm. Les montagnes de
chaque côté en accentuent la beauté. On ne voit pas de béluga
mais tout en haut sur la montagne derrière nous, une femelle mouflon
se promène avec son petit.
Nous étions partis pour
aller directement à Seward mais rendus à la croisée des chemins
nous décidons d'aller à Whittier, un petit village de 250 personnes
créé de toute pièce par l'armée en 1943 et maintenant un port de
mer pour les conteneurs, les bateaux de croisières, les excursions
en kayak de mer et les excursions de pêche en haute mer.
En passant nous arrêtons
faire une randonnée pour aller voir le glacier Byron, l'un des
nombreux glaciers de sommets de montagne des environs. Nous marchons
environ 2h au total, sous la pluie parfois légère et parfois forte.
Ce type de glacier est impressionnant de par sa couleur bleuâtre.
De la glace pure contrairement aux glaciers qui coulent aux fonds des
vallées et qui sont souvent couverts de gravier.
Nous arrêtons ensuite au
lac Portage où flottent des petits icebergs, de morceaux des hauts
glaciers qui se détachent et allons visiter le Centre des visiteurs
de la Forêt nationale. Hélène y fait une rencontre coup-de-coeur!
Puis nous allons au petit village de Whittier qui compte à peine 200-250 habitants et encore plus de bateaux de pêche sportive. Pour y aller, il faut passer
par un tunnel de quatre kilomètres de long à une seule voie où
roulent en alternance véhicules routiers et trains. Aux heures pile
c'est le tour de ceux qui sortent et aux demies de l'heure, celui de
ceux qui entrent. Quand il y a un train, tout est décalé car il a
priorité.
Nous entrons à 16h30 et
faisons rapidement le tour complet de la petite localité. Il pleut
à verse et nous faisons donc le tour en VR. La baie est vraiment
magnifique avec les hautes montagnes qui la bordent et les chutes et
cascades qui se jettent dans la mer nourries par la pluie qui ne
cesse que de temps à autre. Cela nous fait penser au Milford Sound
dans le Fjordland du Sud de la Nouvelle-Zélande (voir le blogue
spécifique à ce sujet à l'hiver 2012).
Au bout d'une heure et demie
nous retraversons le tunnel et allons nous installer au camping
Williwaw dans la Forêt nationale Chugach, situé à moins de dix
kilomètres le long de la grande route. Il est maintenant 19h et
nous commençons à avoir faim. On se fait des tranches d'épaule
d'agneau sur charbon de bois. Avec un bon vin de Californie c'est
délicieux et on se fout de la pluie! Nous sommes vraiment contents
d'avoir notre auvent, nos petites tables pliantes, notre BBQ
ultra-léger et notre poêle de camping portatif.
Vers 21h, c'est l'heure des
photos et du blogue pendant qu'Hélène se renseigne sur la péninsule
Kenai. Et à 22h, on se couche. Hier j'ai finalement terminé mon
livre L'appel de la nature (Call of the Wild) de Jack London. Un
très bon livre qui fait rêver du Nord et de l'Alaska. Ce soir j'en
débute un autre du même auteur.
Lundi le 27 juin. De
Whittier à Sterling. 143 km.
Quand nous quittons notre
site ce matin vers 9h, nous rencontrons les quatre étudiantes en
médecine vétérinaire de St-Hyacinthe que nous avions rencontré
dans un sentier au Parc Denali. Elles étaient campée à deux
emplacements de nous. Mais avec la forte de pluie d'hier soir, on ne
les a pas vues. Elles sont un peu tannées de la pluie. En tente
cela devient lourd à la longue. Nous les saluons et peut-être les
recroiserons-nous plus tard.
Nous prenons la route qui
mène au bout de la Péninsule de Kenai en direction de Homer. Les
prévisions météo à court et à moyen termes nous portent à
commencer par là avant d'aller à Seward, notre plan original. Et
en effet nous quittons rapidement la zone de pluie. La route
panoramique est très agréable. De part et d'autre, de hautes
montagnes aux sommets enneigés. On voit des mouflons à quelques
reprises mais pas de chèvres des montagnes cependant. Ces dernières
sont présentes dans la Péninsule et il se pourrait qu'on les
aperçoivent en train de brouter en haut des pentes près de la
limite enneigée. Puis nous suivons la séduisante rivière Kenai
dont la couleur émeraude contraste dans avec les environs.
Nous arrêtons un peu plus
loin passer une bonne partie de la journée dans le secteur de la
rivière Russian. Le camping est plein mais on peut stationner en
payant un droit d'accès, comme le font d'ailleurs des dizaines de
pêcheurs. Notre première activité est d'ailleurs d'aller voir
comment fonctionne la pêche au saumon sur cette rivière très
populaire. Nous sommes surpris de l'aménagement dans un premier
temps : sentiers avec tapis de caoutchouc, passerelles avec
planchers ajourés pour que la végétation pousse en dessous,
escaliers de bois, etc. C'est que l'environnement s'était vraiment
très dégradé au fil des ans à cause de la forte affluence pour la
pêche. Maintenant, les rives ont été restaurées et les pêcheurs
doivent accéder à la rivière par des passerelles bien indiquées.
La petite rivière Russian est vraiment belle. Les pêcheurs abondent et dans certains secteurs, ils sont vraiment très près les uns des autres. Ils pêchent avec des lancer-légers ou des cannes à moucher. Au bout, ils mettent une grosse mouche et un poids relativement pesant de manière à faire caler la mouche. Et ils lancent en espérant que la mouche attrapera un poisson en passant près de son corps ou mieux encore dans sa bouche. Les saumons ne s'alimentent plus depuis qu'ils sont en eau douce et ne mordent jamais. Il faut donc les accrocher, les jiggers. C'est loin d'être aussi protocolaire et sportif que la pêche au saumon atlantique. Aucun rapport. Mais les gens semblent y prendre plaisir. C'est la remontée des saumons Sockeye qui commence et quelques-uns en ont attrapé un. Ou parfois une truite arc-en-ciel. La majorité n'attrapent rien du tout. C'est tout de même intéressant à voir, d'autant plus que des beaux pygargues, adultes et jeune, passent sans cesse devant nous au dessus de la rivière. Comme des centaines de goélands, ils trouvent facilement de quoi se nourrir ici. Des milliers de saumons vont mourir après avoir frayé. Quand à moi, j'ai mon attirail de pêche mais il faudra que je fasse quelques ajustements : grosses mouches et fils à pêche avec une résistance de 30 lbs. Je vais aussi attendre un endroit qui m'inspirera et où il y aura moins de monde.
Nous allons dîner au VR puis nous partons faire un sentier qui mène aux chutes Russian à 4 km en amont. Le sentier est en gravier et mesure deux mètres de large. C'est l'autoroute pour les marcheurs et les pêcheurs ici. Les chutes sont vraiment très belles et l'on y observe des dizaines de saumons qui sautent pour remonter les rapides et les seuils. Un exploit car le courant est très fort!
Un saumon qui saute les rapides impétueux |
Nous partons vers 16h et
reprenons la route sous un soleil radieux avec une température de 19
degrés. Nous faisons quelques arrêts le long de la rivière Kenai
et arrêtons vers 17h à un petit camping gratuit sur le bord d'un
lac, peu avant Sterling. Nous sortons nos chaises pliantes et
prenons un verre de bière en admirant le petit lac au rivage couvert
par des plantes aquatiques. On se serait attendu à voir un orignal
en train de brouter à cet endroit mais ce n'est pas le cas.
Peut-être plus tard ce soir.
Nous cuisinons et soupons
dehors pour bien profiter du beau temps. Les maringouins ne sont pas
trop méchants. Après souper, nous prenons une petite marche dans
le chemin de gravier qui nous a conduit au lac et revenons lire au VR
en attendant de nous coucher pas trop tard.
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