mardi 28 juin 2016

De Anchorage à Whittier à Sterling, Péninsule de Kenai



Dimanche le 26 juin. De Anchorage à Whittier. 140 km.

Nous partons du camping vers 9h30 après avoir déjeuner, passé par la station de vidange et fait quelques appels et recherches via Internet. Nous arrêtons chez REI pour aller acheter 2-3 bricoles et ensuite nous voici en route vers le sud, en direction de la péninsule Kenai.

À une quinzaine de kilomètres nous arrêtons au Potter's Marsh, un marais créé par inadvertance lors de la construction de la voie ferrée. Il est maintenant aménagé pour l'observation d'oiseaux mais on peut y voir des ours, orignaux et saumons. Parlant d'ours, nous avons eu la visite d'un ours noir à deux reprises dans le camping hier soir. Juste en face de nous où campaient des enfants. L'ours semblait plutôt insistant et habitué aux humains ce qui fait que la petite famille a déménagé. Il y aurait entre 30 et 60 ours qui vivent en périphérie d'Anchorage. Et des dizaines d'orignaux.

Revenons au Marais Potter. Nous nous promenons sur la passerelle de bois en essayant de voir des oiseaux qu'on ne voit pas souvent dans l'Est. Mais ce n'est pas la haute saison. On voit des grands chevaliers à pattes jaunes, des sternes, des mésanges, quelques sarcelles à ailes vertes et un pygargue à tête blanche qui niche à proximité. Un peu plus loin, de gros saumons King sont entrés dans le marais en passant par les ponceaux sous l'autoroute. Il y en a une quinzaine. Comme les beaux gros mâles tout rouge sont jolis!







Nous reprenons la route qui passe tout le long du bras de mer Turnagain Arm. Les montagnes de chaque côté en accentuent la beauté. On ne voit pas de béluga mais tout en haut sur la montagne derrière nous, une femelle mouflon se promène avec son petit.



Nous étions partis pour aller directement à Seward mais rendus à la croisée des chemins nous décidons d'aller à Whittier, un petit village de 250 personnes créé de toute pièce par l'armée en 1943 et maintenant un port de mer pour les conteneurs, les bateaux de croisières, les excursions en kayak de mer et les excursions de pêche en haute mer.

En passant nous arrêtons faire une randonnée pour aller voir le glacier Byron, l'un des nombreux glaciers de sommets de montagne des environs. Nous marchons environ 2h au total, sous la pluie parfois légère et parfois forte. Ce type de glacier est impressionnant de par sa couleur bleuâtre. De la glace pure contrairement aux glaciers qui coulent aux fonds des vallées et qui sont souvent couverts de gravier.





Nous arrêtons ensuite au lac Portage où flottent des petits icebergs, de morceaux des hauts glaciers qui se détachent et allons visiter le Centre des visiteurs de la Forêt nationale. Hélène y fait une rencontre coup-de-coeur!



Puis nous allons au petit village de Whittier qui compte à peine 200-250 habitants et encore plus de bateaux de pêche sportive.  Pour y aller, il faut passer par un tunnel de quatre kilomètres de long à une seule voie où roulent en alternance véhicules routiers et trains. Aux heures pile c'est le tour de ceux qui sortent et aux demies de l'heure, celui de ceux qui entrent. Quand il y a un train, tout est décalé car il a priorité.

Nous entrons à 16h30 et faisons rapidement le tour complet de la petite localité. Il pleut à verse et nous faisons donc le tour en VR. La baie est vraiment magnifique avec les hautes montagnes qui la bordent et les chutes et cascades qui se jettent dans la mer nourries par la pluie qui ne cesse que de temps à autre. Cela nous fait penser au Milford Sound dans le Fjordland du Sud de la Nouvelle-Zélande (voir le blogue spécifique à ce sujet à l'hiver 2012).











Au bout d'une heure et demie nous retraversons le tunnel et allons nous installer au camping Williwaw dans la Forêt nationale Chugach, situé à moins de dix kilomètres le long de la grande route. Il est maintenant 19h et nous commençons à avoir faim. On se fait des tranches d'épaule d'agneau sur charbon de bois. Avec un bon vin de Californie c'est délicieux et on se fout de la pluie! Nous sommes vraiment contents d'avoir notre auvent, nos petites tables pliantes, notre BBQ ultra-léger et notre poêle de camping portatif.



Vers 21h, c'est l'heure des photos et du blogue pendant qu'Hélène se renseigne sur la péninsule Kenai. Et à 22h, on se couche. Hier j'ai finalement terminé mon livre L'appel de la nature (Call of the Wild) de Jack London. Un très bon livre qui fait rêver du Nord et de l'Alaska. Ce soir j'en débute un autre du même auteur.

Lundi le 27 juin. De Whittier à Sterling. 143 km.

Quand nous quittons notre site ce matin vers 9h, nous rencontrons les quatre étudiantes en médecine vétérinaire de St-Hyacinthe que nous avions rencontré dans un sentier au Parc Denali. Elles étaient campée à deux emplacements de nous. Mais avec la forte de pluie d'hier soir, on ne les a pas vues. Elles sont un peu tannées de la pluie. En tente cela devient lourd à la longue. Nous les saluons et peut-être les recroiserons-nous plus tard.

Nous prenons la route qui mène au bout de la Péninsule de Kenai en direction de Homer. Les prévisions météo à court et à moyen termes nous portent à commencer par là avant d'aller à Seward, notre plan original. Et en effet nous quittons rapidement la zone de pluie. La route panoramique est très agréable. De part et d'autre, de hautes montagnes aux sommets enneigés. On voit des mouflons à quelques reprises mais pas de chèvres des montagnes cependant. Ces dernières sont présentes dans la Péninsule et il se pourrait qu'on les aperçoivent en train de brouter en haut des pentes près de la limite enneigée. Puis nous suivons la séduisante rivière Kenai dont la couleur émeraude contraste dans avec les environs.




Nous arrêtons un peu plus loin passer une bonne partie de la journée dans le secteur de la rivière Russian. Le camping est plein mais on peut stationner en payant un droit d'accès, comme le font d'ailleurs des dizaines de pêcheurs. Notre première activité est d'ailleurs d'aller voir comment fonctionne la pêche au saumon sur cette rivière très populaire. Nous sommes surpris de l'aménagement dans un premier temps : sentiers avec tapis de caoutchouc, passerelles avec planchers ajourés pour que la végétation pousse en dessous, escaliers de bois, etc. C'est que l'environnement s'était vraiment très dégradé au fil des ans à cause de la forte affluence pour la pêche. Maintenant, les rives ont été restaurées et les pêcheurs doivent accéder à la rivière par des passerelles bien indiquées.

La petite rivière Russian est vraiment belle. Les pêcheurs abondent et dans certains secteurs, ils sont vraiment très près les uns des autres. Ils pêchent avec des lancer-légers ou des cannes à moucher. Au bout, ils mettent une grosse mouche et un poids relativement pesant de manière à faire caler la mouche. Et ils lancent en espérant que la mouche attrapera un poisson en passant près de son corps ou mieux encore dans sa bouche. Les saumons ne s'alimentent plus depuis qu'ils sont en eau douce et ne mordent jamais. Il faut donc les accrocher, les jiggers. C'est loin d'être aussi protocolaire et sportif que la pêche au saumon atlantique. Aucun rapport. Mais les gens semblent y prendre plaisir. C'est la remontée des saumons Sockeye qui commence et quelques-uns en ont attrapé un. Ou parfois une truite arc-en-ciel. La majorité n'attrapent rien du tout. C'est tout de même intéressant à voir, d'autant plus que des beaux pygargues, adultes et jeune, passent sans cesse devant nous au dessus de la rivière.  Comme des centaines de goélands, ils trouvent facilement de quoi se nourrir ici. Des milliers de saumons vont mourir après avoir frayé. Quand à moi, j'ai mon attirail de pêche mais il faudra que je fasse quelques ajustements : grosses mouches et fils à pêche avec une résistance de 30 lbs. Je vais aussi attendre un endroit qui m'inspirera et où il y aura moins de monde.







Nous allons dîner au VR puis nous partons faire un sentier qui mène aux chutes Russian à 4 km en amont. Le sentier est en gravier et mesure deux mètres de large. C'est l'autoroute pour les marcheurs et les pêcheurs ici. Les chutes sont vraiment très belles et l'on y observe des dizaines de saumons qui sautent pour remonter les rapides et les seuils. Un exploit car le courant est très fort!


Un saumon qui saute les rapides impétueux

Nous partons vers 16h et reprenons la route sous un soleil radieux avec une température de 19 degrés. Nous faisons quelques arrêts le long de la rivière Kenai et arrêtons vers 17h à un petit camping gratuit sur le bord d'un lac, peu avant Sterling. Nous sortons nos chaises pliantes et prenons un verre de bière en admirant le petit lac au rivage couvert par des plantes aquatiques. On se serait attendu à voir un orignal en train de brouter à cet endroit mais ce n'est pas le cas. Peut-être plus tard ce soir.



Nous cuisinons et soupons dehors pour bien profiter du beau temps. Les maringouins ne sont pas trop méchants. Après souper, nous prenons une petite marche dans le chemin de gravier qui nous a conduit au lac et revenons lire au VR en attendant de nous coucher pas trop tard.



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